Le rire est un réflexe. Et comme tous les réflexes – la main que l’on éloigne lorsqu’elle s’approche d’une source de chaleur, les yeux que l’on ferme devant la pointe d’un couteau – il protège notre organisme. Inscrit dans notre corps, le rire nous permet ainsi de lutter contre le stress. Comment ? En augmentant la production des neuromédiateurs, notamment l’endorphine, qui atténue la douleur ou la sérotonine, qui réduit l’anxiété.
« Quand nous rions nous pouvons fabriquer ce dont nous avons besoin chimiquement, explique Henri Rubinstein, spécialiste de l’exploration du système nerveux. Dans notre cerveau des émotions, se trouve un système accélérateur, le système orthosympathique et un système frénateur, le système parasympathique. Lorsque l’on va bien, il y a un équilibre entre les deux. Mais dans les situations de stress, il y a une prédominance de l’orthosympathique. Or tout ce qui concerne le rire passe par le système frénateur, ce qui permet de rétablir cet équilibre. »
Il est bon de se souvenir de l’histoire de Norman Cousins1 qui en a expérimenté les effets bénéfiques en 1964 alors qu’il souffrait d’une spondylarthrite ankylosante (arthrite de la colonne vertébrale), pathologie grave et dite irréversible. Sa technique ? Regarder des films comiques et hilarants (Laurel et Hardy pour ce qui le concerne) et prendre de la vitamine C en quantité importante. Chaque fois qu’il regardait ce genre de films, ses douleurs s’apaisaient pendant 2 heures. Après 6 mois de « ce traitement », la guérison fut l’épilogue.
Le rire, une gym douce
Mais les vertus du rire ne s’arrêtent pas à limiter les effets du stress. Se fendre la poire, c’est aussi du sport. « Rire correspond à une gym douce, un jogging stationnaire », assure Henri Rubinstein. C’est une onde musculaire qui va partir des petits muscles de la face et s’étendre dans tout le corps, suivie d’une relaxation musculaire.« C’est pour cela que l’on est parfois obligé de s’asseoir lorsqu’on rit trop. Car les quadriceps ne tiennent plus… »
Se marrer quelques minutes permet aussi de réoxygéner son organisme. « Dans la vie courante on échange un demi-litre d’air. Lorsqu’on rit, c’est 2,5 litres d’air », pointe Henri Rubinstein. Cela permet de vider l’air de réserve qui est stocké au milieu des poumons. « Nous éliminons alors davantage d’acide lactique, davantage de cholestérol et augmentons nos défenses immunitaires. »
En fait, le rire correspond à une forme particulière de respiration : une inspiration brève, une pause respiratoire suivie d’une expiration longue et saccadée, le fameux « ah, ah, ah ! ». « On se rapproche de la respiration du yoga, précise le spécialiste. C’est aussi bon pour le sommeil. Cela va permettre de purger de l’organisme des hormones d’éveil comme l’adrénaline. Et à ce moment-là, la relaxation peut se faire. »
Cela s’apprend
Le rire n’a donc rien de fou. C’est aussi un moyen de communication.« On peut rire ensemble sans parler la même langue, c’est un moyen de forger le groupe donc de lutter contre la solitude », ajoute Henri Rubinstein. S’esclaffer crée une sorte de barrière psychologique à l’hostilité du monde. C’est pour cela que l’on rit parfois dans des situations tristes ou choquantes.
Quant à savoir ce qui le déclenche, eh bien, là, les causes sont variées. Le rire peut résulter d’une stimulation physique ou chimique, d’une situation psychologique mais aussi se réveiller grâce au talent des comiques… On rit parfois jusqu’à s’en décrocher la mâchoire.
Ouest France
Humour : Advertisments/publicités pour rire un coup !!!! Na car c’est lundi
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