Suite au deuxième Super tuesday de la primaire américaine, le duel Trump-Clinton se dessine. Chaque candidat ayant consolidé sa position pour l’investiture.
Arithmétiquement, elle n’a pas encore la majorité absolue des délégués requis, mais ce n’est qu’une question de temps. Elle a déjà engrangé 1.568 délégués sur les 2.383 requis, contre 797 acquis à Bernie Sanders.
Les prochaines primaires, notamment le super rendez-vous du 26 avril, pourraient consacrer assez rapidement l’ancienne secrétaire d’Etat. Qui va pouvoir calibrer sa campagne, ce qu’elle a déjà commencé à faire ces dernières semaines, non plus sur sa rivalité avec la gauche libérale mais sur les thèmes sensibles des républicains.
… face à l’impétueuse « tempête » Trump ! plus précisément, sur Donald Trump, qui, depuis hier soir, est le candidat le plus probable du camp républicain. En annonçant qu’il jetait l’éponge, après sa défaite dans son propre État de Floride, Marco Rubio a dressé un portrait de cette campagne électorale assez juste. Surtout pour le parti républicain.
« L’Amérique, a-t-il dit, est au milieu d’une véritable tempête politique… d’un tsunami. Et on aurait dû le voir venir »… Le candidat dont l’establishment du Great Old Party ne voulait pas est en passe de conquérir à la hussarde l’investiture. Après ses victoires de mardi, Donald Trump doit remporter autour de 54% des 1.100 délégués encore en jeu s’il veut être assuré de l’investiture.
Cela n’a rien d’insurmontable, notamment s’il rafle des Etats comme l’Arizona et le New Jersey, où la totalité des délégués revient au vainqueur. D’autant que la victoire pour les deux seuls adversaires encore sur son chemin, le texan hyper-religieux Ted Cruz et le gouverneur de l’Ohio John Kasich, semblent désormais hors de portée.
Le parti républicain otage de ses divisions
Mathématiquement, Trump peut encore, en théorie, être battu. De deux manières.
1°) il faudrait que tous les électeurs républicains des autres candidats confluent sur la candidature Cruz. Impensable, compte tenu des positions très extrêmes (voire plus extrêmes que celles de Trump) prises par le candidat texan. La candidature Kasich, plus proche du cœur traditionnel du GOP et dont la victoire en Ohio peut retarder le sacre de Trump, a décollé trop tard pour escompter emporter la majorité requise de délégués
2°) la seconde possibilité pour ses rivaux de faire barrage à Trump est de mobiliser les électeurs pour l’empêcher d’avoir un nombre suffisant de délégués (1236) pour arriver, à Cleveland cet été, à une Convention du Parti que les constitutionnalistes appellent une Convention contestée. C’est-à-dire sans candidat couronné par le vote populaire des primaires et donc désigné par le parti.
Cette hypothèse est d’autant plus probable, que Donald Trump a d’ores-et-déjà annoncé que dans ce cas, il se présenterait seul. A côté du parti. Provoquant une scission redoutée par tous les pouvoirs d’influence au sein du GOP, car elle serait synonyme de déroute aux élections pour le Congrès.
Le Parti républicain ne semble avoir, aujourd’hui, d’autre choix que de s’incliner face à la « tempête Trump ». En espérant, ce qui est d’ailleurs assez probable car Trump est moins un idéologue qu’un bonimenteur, que le Berlusconi américain recentrera sa campagne et reviendra sur certaines propositions outrancières (expulsion de 10 millions de sans-papiers, mur à la frontières mexicaine, interdiction de séjour pour les musulmans).
Hillary déjà présidente ?Un tweet, dès hier soir, décrivait assez bien l’état de prostration des républicains traditionnels face à la dérive populiste de leur propre parti. Vers 20h30, Tony Fratto, ancien porte-parole à la Maison Blanche sous l’administration Bush, lâchait ce tweet : « La nouveauté d’aujourd’hui, c’est que @HillaryClinton est élue présidente. Nous avons 8 mois d’hyperventilation avant que ce ne soit officiel ».
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